Le Rallye 180 F-BVZU effectue un convoyage de Pau vers Bagnères-de-Luchon. Départ en fin de journée, moins de 15 min avant le coucher du soleil à destination. En approche de la nuit, la luminosité chute rapidement en vallée. L’avion heurte des arbres lors d’une approche directe vers la piste 19 puis atterrit. Dégâts légers, pas de blessés.
Le pilote décolle en pensant arriver avant la nuit aéronautique (CS+30). En vallée, la lumière tombe plus vite : le fond de cuvette est déjà sombre alors que l’heure “légale” n’est pas dépassée.
On vole alors en crépuscule opérationnel, avec des repères visuels qui disparaissent et un horizon moins lisible.
Quand le relief encadre la route, la marge horaire doit être pratique autant que réglementaire : viser CS-45 à CS-60, pas juste CS+30, et admettre que certaines routes “deviennent de nuit” bien avant l’heure officielle.
En limite jour/nuit, un terrain non balisé peut se fondre dans l’éclairage urbain : la piste se dilue, les seuils disparaissent, l’œil doute. Multiplier les reconnaissances ne fait que grignoter du carburant et de l’attention.
La bonne pratique consiste à préparer au moins un déroutement éclairé et familier, avec fréquences et cartes prêtes, et à renoncer vite dès que la piste non balisée n’est pas identifiée du premier coup.
La nuit favorise la décision binaire : "vu clairement et stabilisé, ou remise de gaz/retour vers l’option éclairée".
Une information incomplète (grève ATC, service réduit, avis de fermeture mal compris) peut pousser à écarter un terrain pourtant praticable en auto-information ou avec un service minimal. Avant le départ, vérifier NOTAM, AIP et procédures locales pour chaque option, y compris le retour en arrière.
En vol, si la situation se dégrade, rouvrir ces portes au lieu de les considérer perdues : mieux vaut revenir vers un grand terrain simple et éclairé que persister vers une solution incertaine.
Une vallée étroite, des arbres proches, des lignes et un fond sombre transforment une approche “connue” en piège d’illusion. Sans balisage, la pente est difficile à estimer, l’arrondi se décale, et la marge verticale fond.
La réponse est technique et disciplinée : reconnaissance avant toute finale, pente stabilisée (puissance + assiette + vitesse), annonce des hauteurs, et remise de gaz immédiate si l’axe ou la pente ne sont pas évidents.
En environnement contraint, on ne "se faufile" pas au crépuscule : on applique un cadre, ou on s’en va.
Les retards, la mission ("ramener l’avion"), la familiarité avec la région et l’envie "d’y être" poussent naturellement à poursuivre.
Pour neutraliser cette pente psychologique, on écrit une barrière décisionnelle au briefing : "à telle heure/position ou si tel critère n’est pas rempli, cap sur tel terrain balisé".
Cette règle, non négociable en vol, évite les compromis progressifs. Elle s’accompagne d’un carburant de décision (marge spécifique pour dérouter loin et confortablement) et d’un partage clair des rôles si un second pilote ou un passager formé est à bord.
De nuit (ou quasi nuit), l’atterrissage n’admet pas l’à-peu-près : si la trajectoire n’est pas stabilisée bien avant le seuil (vitesse, axe, pente, puissance), on remet les gaz.
On privilégie les repères objectifs : axe, seuils, PAPI, ... et on garde à l’esprit l’illusion de "trou noir" qui fait viser trop court ou arrondir trop tard.
Mieux vaut un tour de piste supplémentaire, lumineux et propre, qu’un posé dans le doute.
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