Le Cessna 310 N443LT décolle de Toussus-le-Noble à 07 h 57 pour un vol IFR à destination de Tarbes. Peu après la montée initiale, l'instructeur constate une panne des alternateurs, puis une panne électrique totale en vol, en espace aérien contrôlé de classe A, de nuit et en IMC. L'équipage perd tout contact radio et navigue aux instruments de secours avant d'atterrir sans incident à Toussus.
Ce matin d'hiver, un pilote privé propriétaire d’un Cessna 310 s'apprête à rejoindre Tarbes pour un rendez-vous. Il est accompagné de son instructeur habituel, commandant de bord pour ce vol d'entraînement aux instruments. Le départ est prévu avant le lever du jour, le soleil se lèvera à 08 h 42, bien après le décollage. À 07 h 57, le bimoteur décolle de la piste 25R de Toussus, dans une nuit encore noire, sous une couche nuageuse à 2 400 ft.
Quelques minutes après le décollage, en transfert avec Paris Orly, l'instructeur remarque le voyant "LOW VOLTAGE" allumé. Il fait vérifier les disjoncteurs et les interrupteurs d’alternateur par l'élève pilote tout semble normal, mais les alternateurs ne produisent plus de courant. Les batteries alimentent seules les instruments et la radio. L’instructeur annonce la panne au contrôle et demande un guidage radar retour vers Toussus.
À 08 h 05, les deux batteries sont vides.
Silence radio, extinction complète des instruments de bord : écrans, horizon, GPS, tout disparaît. Dans le cockpit, seuls le compas et l'horizon de secours restent lisibles. Le vol se poursuit en conditions IMC, sans contact ni balise. L'instructeur garde le contrôle en pilotant à l'horizon de secours et amorce un virage vers l’est pour éviter la zone d'Orly. Il descend prudemment sous la couche à environ 1 900 ft, où le sol réapparaît.
Dès qu’il retrouve la vue du sol, l’instructeur corrige la trajectoire vers Toussus, où la visibilité reste de 7 km malgré les nuages. Il sort le train d’atterrissage manuellement, sans assistance électrique, et se pose sur la piste 25R à 08 h 16, après 20 minutes de vol et une panne totale gérée sans faille. Aucun dégât, aucun blessé.
Une panne électrique totale en vol IFR, de nuit, est une situation à très haut risque. Sans horizon ni instruments, la désorientation survient en moins d’une minute. Dans ce cas, la présence d’un instructeur qualifié IFR a tout changé. La discipline de vol instrument, l’utilisation des instruments de secours, et la connaissance du secteur ont permis une issue sans drame.
Le BEA rappelle que les alternateurs du Cessna 310 peuvent tomber en panne simultanément si le régulateur commun ou le bus d’alimentation est défaillant. L’incident souligne l’importance de tester chaque alternateur indépendamment avant le départ, et de prévoir un plan de déroutement immédiat en cas d’anomalie électrique.
De nuit, la panne de courant ne laisse aucune tolérance : la batterie ne donne que quelques minutes d’autonomie réelle.
Le propriétaire, peu expérimenté (220 heures de vol, non qualifié IFR), a témoigné d’un stress intense lors de la panne. Pourtant, l’application stricte des procédures par l’instructeur a contenu la situation.
L’événement montre combien la formation en binôme reste essentielle pour les vols de nuit ou IFR : l’expérience ne s’improvise pas quand tout s’éteint.
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