Le Robin DR400-180 F-GEKG effectue un vol d’instruction de nuit entre Nîmes et Montpellier. Au retour, en étape de base pour la piste 18, le moteur perd progressivement de la puissance puis s’arrête. L’instructeur tente un redémarrage sans succès et réalise un atterrissage forcé dans la rampe d’approche, avant le seuil de piste. Aucun blessé, avion endommagé.
Ce lundi soir, un élève pilote privé et son instructeur effectuent un vol école de nuit entre Nîmes et Montpellier, à bord d’un Robin DR400-180. Après un aller-retour sans incident, ils reviennent à Nîmes pour une série de tours de piste d’entraînement. Le premier posé-décollé se déroule normalement. En vent arrière du second, la check-list s’enchaîne, le vol semble sous contrôle.
Alors que l’avion vire en étape de base pour la piste 18, le régime moteur baisse brusquement. L’instructeur reprend la main, remet les gaz, le moteur reprend partiellement avant de redescendre à 1 600 tr/min, puis finit par s’arrêter. Les deux pilotes tentent un redémarrage en vol, sans succès. L’instructeur garde la vitesse de plané et vise la rampe d’approche, espérant atteindre la piste. L’avion touche le sol 865 mètres avant le seuil, heurtant plusieurs poteaux lumineux avant de s’immobiliser.
L’enquête du BEA n’a révélé aucune anomalie mécanique. Le moteur a redémarré normalement quelques jours plus tard. Tout indique un givrage du carburateur, silencieux, progressif et non anticipé.
Les conditions météo étaient propices au givrage sévère : air humide, température douce et légère inversion nocturne. Dans ces conditions, le simple retard dans l’utilisation du réchauffage carburateur suffit à initier la glace dans le venturi.
Le manuel du DR400 précise que le réchauffage du carburateur doit être utilisé préventivement et en tout ou rien, jamais à moitié. Or, durant le vol, l’équipage ne l’a actionné qu’en milieu de vent arrière, soit trop tard pour prévenir la formation de givre. Ce laps de temps de deux minutes, dans une atmosphère humide à basse altitude, a suffi à déclencher le phénomène.
L’accident s’est produit à 22 h, dans une atmosphère stable et calme. De nuit, la perception du relief et de la pente est réduite ; la détection d’une perte de puissance est plus tardive. Le stress monte vite, et la priorité passe à la trajectoire au détriment du diagnostic moteur. La désorientation temporelle ("cela ne fait que quelques secondes") et la faible visibilité rendent toute remise en marche plus incertaine.
L'instructeur a appliqué les procédures d’urgence avec sang-froid, maintenu la vitesse, et choisi la trajectoire la plus dégagée. Grâce à sa réactivité, l’atterrissage forcé se termine sans blessé. Le BEA souligne la qualité du pilotage dans une situation critique et la récupération maîtrisée d’un événement soudain.
Le vol de nuit cumule trois défis : moins de repères, plus de charge mentale, et un moteur plus vulnérable au givrage à bas régime. Le réchauffage carburateur doit être une action réflexe, surtout lors des réductions de puissance.
Même sur un vol calme et bien préparé, le danger n’est pas toujours visible ni sonore : le givre se dépose sans prévenir, et la puissance disparaît sans alerte.
Décollage immédiat !
Réserver votre créneaux dès maintenant ! Seulement 4 Places disponible par mois.